Clinique Smart Sérum, Un Pas Vers le Future

S'il y a 10 ans, lorsque je sillonnais les rues de Paris une carte datant du XIX siècle à la main (j'ai pris celle qu'on m'avait donnée hein, je vous assure qu'elle "fonctionnait" à merveille), et bien si quelqu'un me disait que quelques années plus tard il suffirait de parler à son téléphone portable pour qu'il vous indique le chemin ou vous donne la recette de tarte au pomme ... Enfin, le progrès technologique n'a jamais été aussi intense que ces dernières années, et la cosmétique est un segment qui est toujours sur le devant de la scène. Ainsi, quand Clinique nous présente son nouveau SMART Sérum, un sérum intelligent qui s'adapte aux besoins de chaque peau, on n'est pas dans la science-fiction mais ... dans la science, sans fiction :)

CLINIQUE SMART SÉRUM : MON TEST 

Je vous l'avais déjà dit et ré-dit, je suis beaucoup plus attirée par les marques qui revendiquent la recherche scientifique et la constante remise en question (que peut-on faire de plus qui n'a encore jamais été fait), que par les marques qui en voient le mal du siècle et nous proposent de revenir en arrière, pour ne pas dire tout enlever de la composition des soins (utopie absolue, c'est mon avis personnel). Et même si, parfois, c'est aussi question du "maudit marketing" (argument que certaines adorent sortir sous toutes les sauces, pas vrai ? :), c'est ce "maudit marketing" qui a poussé Steve Jobs à inventer l'iPhone. Petit à petit, pas à pas, on y arrive donc à l'ère de la cosmétique sur-mesure ! 

La cosmétique sur-mesure a commencé son opération séduction il y a environ 2 - 3 ans avec l'arrivée des marques comme Etat Pur, Codage, Ioma qui proposaient de réaliser un diagnostic poussé de la peau (Etat Pur, Ioma surtout, pour Codage ça reste très light) pour nous concocter un soin sur-mesure en fonction des besoins de notre peau au moment t. Ioma va encore plus loin en proposant depuis quelques mois le service "Ma Crème", la marque présente en exclusivité chez Marionnaud propose donc de faire un diagnostic suite auquel leur machine fabriquera VOTRE crème devant vos yeux ébahis. Que peut-on faire de plus ? Et bien Clinique lance le Smart Sérum, selon la marque capable de reconnaître les besoins de chaque partie (!) de peau et de déclencher l'action en prenant en compte de multiples facteurs. Concrètement ? Sur une zone où vous avez une tâche pigmentaire l'actif actionné ne sera pas le même que celui sur le bout de votre nez où vous avez un beau bouton en croissance ! Mais un sérum intelligent, est-ce vraiment possible ? 

Chez Clinique, tout commence en 1968 avec la création du soin sur-mesure (avec les moyens de cette époque là, bien sur). Une marque développée par un dermatologue avait pour ambition de rendre à chaque peau sa beauté naturelle en proposant un protocole de soins spécifique pour chaque personne. Ce n'est finalement pas une "mode" du sur-mesure dont la marque s'est subitement emparée, mais l'aboutissement et la confirmation de tout un parcourt dont le savoir-faire couplé avec la technologie du XXI siècle se cristallisent finement dans le Smart Sérum. Et quand je vous dis que c'est tout un parcourt, je n'exagère guerre (il faut rendre à César ce qui appartient à César).

Plus de 100 chercheurs mobilisés, 37 brevets déposés mais c'est surtout ces 12 publications scientifiques sur l'encapsulation capable de délivrer les actifs uniquement quand la réponse cellulaire est activée, ça c'est du lourd ! Alors ... je m'arrête vraiment sur cette histoire d'encapculation car cela pourrait vous paraître sans importance, mais c'est LE point clé de ce produit. Ce ne sont pas les actifs qui font la force de Smart Sérum - ils ne sont pas révolutionnaires et existent par ailleurs - c'est la capacité de ce produit de les libérer en fonction du comment est votre peau aujourd'hui, comment elle était hier et quels sont les dommages à chaque endroit précis (typiquement pour les peaux mixtes, la zone T et les joues se verront "administrer" les molécules différentes). Là est la principale différence d'avec un produit dit classique ! Mais c'est de là aussi que découle une grande difficulté à laquelle Clinique a été confronté et qui mérite d'être soulignée.

En effet, on peut charger un soin en maximum de différents actifs en se disant que la peau en prendra ceux dont elle a besoin. Sauf que ... sauf que plus vous mettez d'actifs, plus le risque de déclencher une réaction augmente (quand vous avez 2 aliments dans votre assiette, vous avez x chances de faire une allergie, quand vous avez 200 aliments dans votre assiette, vous avec 100x chances de déclencher une allergie, c'est simple). C'est d'ailleurs pour cette raison que dans les produits de beauté pour les peaux réactives il y a un minimum d'actifs, c'est vraiment la base de formulation pour ce type spécifique de demande (moins on en met, moins est le risque). Vous pouvez donc imaginer que le sérum qui contient toute une batterie d'actifs - c'est sa petite mallette à outils si vous voulez - est très compliqué à mettre en place en l'état pour une marque qui se revendique hypoallergenique. Il a donc fallu à Clinique des recherches supplémentaires et l'introduction des actifs apaisants (ceux là sont actifs par défaut) pour niveler ce risque. Mais les ingrédients actifs, comment se déclenchent-ils ? 

J'ai pour la première fois entendu parler de la capacité technologique dont disposent désormais les marques cosmétiques pour interpréter la communication intercellulaire lorsque je discutais avec le responsable scientifique de chez REN (je rappelle pour celles qui ont loupé cet article que REN est "bio" non pas dans le sens "agriculture bio", mais dans le sens biotechnologie, rien à voir). Les cellules communiquent entre elles et expriment leurs besoins. On est aujourd'hui capables d'envoyer les marqueurs qui peuvent interpréter certains messages et donc donner une "commande" à la formule de libérer un tel ou un tel actif. Je vous assure que cela ressemble à du science-fiction mais le phénomène est ultra simple et on ne peut plus logique, c'est juste qu'on sait plus aujourd'hui qu'il y a 10 ans. L'idée est donc de charger le sérum en actifs de tout genre (évidemment, les actifs plutôt polyvalents et axés anti-âge) pour qu'il puisse déclencher un maximum de "réponses".

Voilà donc pour la partie un peu technique, je voulais vraiment m'arrêter là dessus car je suis intimement convaincue que c'est un nouveau tournant pour les soins, la communication intercellulaire et la capacité des marques à formuler les soins capables d'interagir avec ça, je pense que c'est "l'iPhone cosmétique" du XXI siècle, et ça mérite un petit effort de lecture :)

CLINIQUE SMART SÉRUM : MON AVIS

Tout cela est beau sur le papier, mais qu'en est-il en réalité ? Et là, on entre dans le gros problème avec les sérums qui sont positionnés comme "prévention / réparation" ... sur les peaux pas trop marquées on ne voit pas le résultat à l'oeil nu (on a beau réparer mes rides, je n'en ai pas encore de trop visibles, mais si à 33 ans je n'en ai pas, c'est "peut-être" parce que je prends soin de ma peau). Néanmoins, je dois vous faire une confidence. Cela fait une semaine que le matin je suis presque tentée de ne pas mettre de fond de teint, moi qui ai obsédée par la moindre petite tâche / rougeur, cela ne m'était jamais arrivé ! Je précise que j'utilise ce sérum depuis plus d'un mois donc ce n'est pas arrivé tout de suite. Certes, j'utilise des crèmes en même temps donc j'attribue le mérite à la routine toute entière, mais voilà 

J'AIME

• technologie : pour moi, il s'agit d'un avancé majeur en formulation (travaux de Clinique sur l'encapsulation) et j'aime ça parce que c'est ça aussi le bagage d'une marque, c'est quand une partie de l'argent gagné est réinvestit dans la recherche. Par ailleurs, ce type de découverte est potentiellement profitable au domaine médicale également et ça ne sera pas la première fois que la cosmeto tire la pharmacopée (et vive versa bien sur) 
• efficacité : le fait que je suis tentée de ne pas mettre du fond de teint le matin ça vaut dire beaucoup de choses pour moi, ma peau est au maximum possible de sa forme 
• texture : on ne la sent pas du tout, du tout ! 

J'AIME MOINS

• silicones : alors cette fois c'est un peu à contre coeur que je l'indique (mais je l'indique quand même) et je vais vous expliquer pourquoi. Déjà, parce que le groupe Lauder (Estee Lauder, Clinique et autres) utilise une variété de silicones que je supporte sans aucun souci, je n'ai jamais fait de réaction (il faut savoir qu'il existe des milliers de molécules de silicones regroupés sous un nom commun dans la liste d'ingrédient, tous de différente qualité bien sur, il nous est impossible en tant que consommateur de savoir de quelle molécule il s'agit). Mais aussi parce que je comprends la complexité extrême de cette formulation et je sais que les silicones étant une molécule neutre c'est la base idéale pour tous ces actifs, donc je comprends mais si on pouvait faire sans (je pense qu'ici on ne pouvait sans doute vraiment pas), j'aurais préféré

RÉSUMÉ

Je n'ai qu'une seule chose à dire, c'est du boulot vraiment intéressant et bien réalisé que nous fournit Clinique avec son Smart Sérum. La route est sans doute encore longue pour obtenir quelque chose d'encore plus performant sur les tâches et les rides profondes (pour les peaux vraiment matures, voir en carence hormonale), mais je pense que c'est la bonne direction que la marque a prise, et j'ai envie de la féliciter pour ça car, franchement ... c'est tellement plus simple de vendre un sérum au "champion miracle d'Amazonie" que ce type de produit qui nécessite l'effort d'explication et de compréhension, c'est beaucoup plus dur d'expliquer au consommatrice lambda le phénomène d'encapsulation et de la communication intercellulaire que de dire "c'est un sérum à l'extrait de champignon d'Amazonie" , mais là j'arrête car je vais rentrer dans un autre débat.

Clinique Smart Sérum 30 ml : 72,50€ chez Sephora