N°5 L'Eau : La Beauté n'a Pas d'Age !

Je ne vous apprendrais rien si je vous disais que la parfumerie dite "commerciale" sombre aujourd'hui de plus en plus dans l'uniformisation absolument détestable. Les récents grands succès ne sont hélas plus synonymes de la grande qualité, mais du nombre de spots télé diffusés, et le coût d'égéries qui en font la promotion. L'univers parfumé de Chanel reste un véritable oasis dans ce désert olfactif sucré. 

CHANEL N°5 L'EAU

Le parfum c'est le domaine dans lequel Chanel excelle et reste indetronabe. Et même si ses grands succès datent (N°5, Cristalle, Coco Mademoiselle, Chance ont été lancés il y a des années), ils demeurent toujours parmi les meilleurs ventes, quels qui soient les tendances du moment. Et je dois vous avouer que je préfère largement que l'on me propose un remake bien ficelé d'un grand succès, qu'une nouvelle création dans laquelle je ne pourrais absolument plus reconnaître l'univers de la marque tel que je le connais et apprécié (pour le moment, Chanel nous a pas encore fait de "Mademoiselle Chocolat", Dieu merci). 

Tout comme l'Eau du Soir de Sisley, les aldéhydes sont rarement appréciés par les filles jeunes. Ainsi, j'avais commencé ma rencontre olfactive avec Chanel par Mademoiselle et Chance, plus faciles à appréhender quand on débute, lancés bien plus tard que le mythique N°5. 

1921. Le N°5 est le premier parfum de Coco Chanel, il doit son nom à l'échantillon que Gabrielle Chanel avait choisi lorsque Ernest Beaux - l'auteur du jus - lui avait proposé dans une série des fioles numérotées de 1 à 5, et de 20 à 24. Le N°5 était une véritable prise de risque pour son époque. Déjà, le nom. Même aujourd'hui, appeler un parfum "N°5" reste quelque chose qui tranche complètement avec le reste du marché. Imaginez alors le début du siècle, quand les parfums s'appelaient plutôt "N'Aimez que Moi", "Amour Amour", "Habanita" et j'en passe. Puis, le jus. Aldéhyde. Chanel disait ne pas vouloir un parfum qui sent la rose ou le muguet, mais un parfum qui sent la femme, et puisque la femme sent la femme et pas la rose, né alors le N°5 qui a ouvert la voie à une nouvelle parfumerie féminine. Enfin, le flacon. Avant-gardiste pour son époque. Épuré, avec une simple étiquette en noir et blanc, un brin masculin; il tranchait avec les tendances romantiques / sensuelles / féminins des années vingt du siècle passé. 

Ce que j'aime avec le N°5, c'est qu'on a beau le croiser assez souvent dans la rue, il sent différemment sur chaque femme ! Puis, il a désormais des petits frères que l'on peut plus facilement adopter étant plus jeune. Par exemple, le N°5 original est un parfum que je vois très bien sur ma maman (ça sera d'ailleurs son cadeau de Noël :). Moi, j'ai entamé mon histoire d'amour avec le N°5 par l'Eau Première. Beaucoup plus "accessible" en terme de construction olfactive que l'original.

Puis, cette année c'est la nouveauté N°5 l'Eau qui a eu raison de moi :) 

Il n'y a pas de doute, avec ses "aldéhydes allégés" Chanel espère cibler les filles plus jeunes, "démémériser" le N°5 classique qu'on a l'habitude de voir sur nos mamans, voir nos grands mères. Mais ils le font avec classe, sans dénaturer la fragrance, sans payer ce lourd tribut à la tendance "barbe à papa" qui a privé un bon nombre de grands classiques de leur personnalité. Je n'aurais jamais imaginé qu'en 2016 l'écho olfactif de 1921 retentirait avec une telle beauté et finalement une telle originalité !

Chanel N°5 L'Eau : à partir de 53€ disponible en parfumerie ou en ligne ici Chanel N°5 L'Eau